Demeure de Beli et Al

Al se leva enfin, son épouse devait l'attendre, il savait avoir la plus belle et gentille des épouses mais les derniers jours avaient été assez bizarres.
Il avait conscience de l'avoir un peu trop négligé pendant leur séjour à Aix, l'hôtel, les ouvriers à trouver, à surveiller.
De sombres nouvelles venaient aussi à leurs oreilles, ils allaient avoir des décisions à prendre et pour la première fois leurs avis divergeaient.

En rentrant Al vit la table mise, une délicieuse odeur flottait dans la cuisine, Beli se tenait devant la fenêtre, un verre à la main, elle le regardait, un voile de tristesse dans ses yeux.

Al s'approcha, lui prit son verre et le posa sur le rebord de la fenêtre, il la prit ensuite dans ses bras et plongea son regard dans le sien.

Beli, mon coeur, je t'aime plus que tout, tu le sais, pardonne mes absences, tout cela me tenait trop à coeur et je t'ai négligé, cela ne se reproduira plus, plus jamais.
Je t'aime tant mon ange.

Il approcha ses lèvres des siennes

Elle l'avait regardé revenir vers la maison , il avait le visage fermé , le pas hesitant , elle avait l'impression en l'observant d'être revenue des années en arriere , retrouvant " l'ange de la mort" ...

Elle frissonna , malgré la chaleur de l'âtre , elle resserra son châle sur ses epaules , tout en sirotant son vin ....
Lorsqu'il passa le seuil , elle se tourna vers lui et le regarda longuement , les yeux emplis de tristesse , n'osant bouger , ni dire un mot ....

Comme dans un rêve ,elle le regarda venir vers elle , lui prendre le verre et la serrer contre lui , très fort .
Un sourire timide naquit alors sur ses lèvres et elle l'ecouta longuement , en silence , savourant chaque mot prononcé par la bouche de celui qu'elle aimait plus que tout .

Lorsque leurs lèvres se touchèrent , leur baiser fut passionné , chassant d'un coup tous les nuages qu'il y avait eu pendant quelques jours ....L'amour venait a nouveau de triompher des obstacles mit sur leur chemin ...

Elle lui sourit et murmura tendrement ....Je t'aime Al ....eperdument ....JE t'aime mon ange à moi ......

Les jours suivants furent merveilleux, les sombres nouvelles arrivaient toujours de toute part.
Même si leur choix était fait depuis le début, ils discutaient encore.
Encore repousser leur voyage de noce, si longtemps qu'ils l'attendaient, mais à quoi bon le faire sachant la Provence en péril?
Ils savaient tous deux ne pouvoir en profiter.

Demain soir mon ange

Al déposa un tendre baiser sur les lèvres de son épouse.
Il partit préparer préparer Alisé et Oural pendant que son épouse préparait leurs bagages.

En rentrant il vit son épée sur la table, affutée par son épouse.
Il la regarda, inspecta sa lame, des images enfouies tout au fond de lui ressurgissaient, des images qu'il aurait souhaité ne jamais revoir.

La lame était parfaite, tranchante comme un rasoir, des journées de travail avaient du être nécessaire pour arriver à cette perfection, travailler cette acier si spécial, sans jamais qu'il ne s'en apercoive.

Al se tourna vers son épouse, une larme perlait sur sa joue

Merci ma chérie
Elle est parfaite, magnifique
Tu sais, jamais personne ne l'a touchée avant toi
Tu aurais pu la forger

Al la prit dans ses bas

Au dodo mon ange
Profitons de cette nuit

Un dernier regard vers la forge, un léger sourire, un voile de tristesse sur leurs visages, sans un mot Alisé et Oural se mirent àu galop.

Al s'occupa rapidement des chevaux, en arrivant il vit Canaille et Mopi se précipiter vers la mare.
Al sourit, depuis leur passage à l'infirmerie ils étaient devenus inséparables.
En rentrant, Al raluma la forge, la guerre n'était pas terminée, loin de la.
Il avait faim, de sombres pensées le traversaient quand il rejoint son épouse.
Voyant la table déjà dressé il s'installa, déposant au passage un tendre baiser sur les lèvres de son épouse.
Tout en mangeant avec appétit, ils se regardaient, discutaient de cette guerre interminable, de leur voyage sans cesse repoussé.

C'était délicieux mon ange
Un peu de repos nous ferait le plus grand bien tu ne crois pas

Il la regardait malicieusement

Tu prépare la chambre mon ange pendant que je rentre un peu de bois

Il la prit dans ses bras, l'embrassa tendrement

Enfin chez nous Amour

Un léger sourire aux lèvres il sortit rapidement.

Hiiiiiiii
Ca chatouille
Pis j'ai pas mal aux fesses na
C'est les deux la...
Ils font que des betises
Ah pour ça ils sont forts
Pas ma faute à moi

Heuuuu
Oh bin un petit bain suivi d'un petit massage je veux bien
Ca décontracte


Aidé par son épouse Al se releva tant bien que mal, le fessier en feu, son amour propre en berne, il jetta un nouveau regard noir aux deux monstres.
Canaille fila se nicher au coin du feu suivi comme son ombre par Mopi.
Le chiot regardait, les pattes croisées, Mopi sauta sur sa tête sans qu'il ne bronche, ils observaient...
Al faillit avaler de travers devant le spectacle

El le premier de vous deux qui approche du bain
Bin je le...
Heuuuu...
Il va voir hein

Beli repartit dans un énorme éclat de rire

Rhooooo
Mais tout le monde se moque de moi ici

Al avait du mal à ne pas rejoindre son épouse dans un énorme fou rire

Al rentrait du couvent ou il avait accompagné son épouse, elle devait y rester quelques jours afin de s'y reposer, de soigner ses blessures qui la faisait encore souffrir.
En arrivant près du village, il découvrit avec stupeur deux armées ennemis, en se faufilant par des chemins détournés il atteignit la forge sans encombre.
Son humeur était sombre mais il avait des choses à faire, Canaille était resté avec sa maîtresse, malgré les réticences des soeurs qui avait finit par céder devant sa bouille ensorceleuse.
Un pale sourire se dessina sur ses lèvres.
Il passa ensuite saluer Mopi qui venait de se trouver un nouveau compagnon.

A bientôt ma belle
Et pas de bêtise cette fois

A l'écurie il flatta longuement Alisé et Oural, donnant une pomme à chacun.
Le plein d'avoine fait, il referma l'enclos pour rejoindre la forge.

Prenez grand soin de Beli en mon abscence, elle sera bientôt la

Al hésitait à laisser un mot à son épouse, il espérait qu'elle pourrait rejoindre la forge sans trop de peine, elle allait s'inquiéter de ne pas le voir mais les événements récents ne lui laisserait aucun doute quand à l'endroit ou il se trouvait.
Al prit un bout de parchemin et y écrivit

Beli,
Ma douce épouse, je ne suis pas bien loin d'ici, tu dois t'en douter, j'espère que tu as pu rentrer chez nous sans encombre.
Je t'aime
A vite amour
Al, ton époux qui t'aime plus que tout

Non sans émotion il referma la forge, la clé cachée à son endroit habituel, il s'éloignât à grands pas.

La guerre le poursuivait sans relache...

Al avait senti les lèvres de son épouse sur les siennes, frémit en entendant son murmure, il gardait les yeux mi clos, la regardant préparer le déjeuner.
La scéne était fort agréable

Une délicieuse odeur de café se répandait, en souriant Al se dit qu'elle le préparait merveilleusement bien.

L'estomac dans les talons, dans la même tenue que son épouse il se leva pour la rejoindre.

Citation :

Ma chère soeur Belissende de Villaréal de Koenigs,
Mon cher beau-frère Al de Koenigs,

J'espère que vous vous portez au mieux en ces temps troubles. Nous essayons de détruire les armées devant Forcalquier chaque jour malgré leurs résistances. Il en est comme une fleur, à chaque attaque, cette fleur que sont les armées françaises perdent des pétales et peu à peu ... elles fanent.

Ma chère soeur adorée, prend soin de toi et sois prudente par les temps qui court, les rues de Forcalquier ne doivent pas êtres sûr la nuit. Reste auprès de ton époux qui te protégera. Ma petite soeur, soit la fleur du printemps montant et réchauffant.
Je te faire parvenir avec cette lettre avec plusieurs vivres pour m'assurer que tu ne manque de rien pendant le siège de ta ville. J'ai trouvé des gens pour faire passer cette lettre ainsi ce qui l'accompagne à travers les lignes françaises.
Mon cher Al, je te prie de prendre le plus grand soin de ma soeur et de veillez sur elle comme la prunelle de tes yeux. Je sais qu'elle compte comme le plus précieux des trésors à tes yeux, je ne m'en fais pas. Merci de ne jamais la quitter tant que les armées françaises seront là.
N'oubliez point de vous nourrir et d'aller prier à l'église prier, les envahisseurs seront jugés par le Très-Haut pour leur offense envers une autre Province Aristotélicienne et ayant la foie. Il fut un temps pas si éloigné ou nous vivions en paix, ce temps reviendra très prochainement j'en ai la conviction la plus profonde. Bientôt la paix reviendra et la liberté régnera encore sur la Provence éternelle et libre. Prenez soin de vous en attendant ces jours meilleurs.

Que le Très-Haut veille sur vous,

Fait à Aix le 23 Mars de l'année 1458,

Ton frère Dàvi de Villaréal,
Còmte de Saint-Rémy de Provence,
Seigneur de Mondragon.

Al vêtu de son petit tablier à fleurs balayait mécaniquement, il venait de faire la poussière avec son petit chiffon, la vaisselle était rangée, le lit fait ; Mopi allait bien, elle s'était fait un nouveau compagnon de jeu, Alisé et Oural se portaient à merveille.
Tout en attendant son épouse qui avait pretexté un passage à l'infirmerie, sans doute pour se rendre en taverne, il laissait son esprit vagabonder.
Ce voyage de noce sans cesse repoussé alors que leur anniversaire de mariage approchait à grands pas, un an déjà, le cadeau à trouver en ces temps difficiles, les idées ne manquaient pas encore fallait-il pouvoir les réaliser.
Cette guerre qui n'en finissait pas, les rumeurs sur de nouvelles batailles qui se préparaient, les blessures qui n'avaient pas le temps de cicatriser avant de retourner se battre.
Des amis qui n'en étaient pas alors que d'autres naissaient, parfois de manière surprenante et d'horizons inattendus.
La Provence, ce si beau pays, se battre pour elle ? pour ses habitants dont l'esprit lui échappait de plus en plus ?
Les questions affluaient alors que les réponses le fuyaient.

Soupirant il passa à la cave chercher une bouteille de rhum, les patins aux pieds il s'installa tout en prenant soin de ne pas froisser son tablier.
Un verre
Deux verres
Al se sentait bien mieux.
Au troisième il entendit gratter à la porte

Oups

D'un pas chancelant oubliant les patins il ouvrit la porte pour voir un Canaille entrer, tout fier avec ses pattes boueuses, son air goguenard en machouillant on ne savait pas quoi.
Il se rendit directement dans son coin pendant qu'Al regardait le désastre.

Pfffffff

Alors qu'il se servait un nouveau verre il vit Mopi sauter par la fenêtre pour rejoindre son compére.

Al regardait les nouvelles traces sur le sol, l'air desespéré

Ils manquent plus que les chevaux

A son cinquiéme verre un gros bruit le fit sursauter

Pas les chevaux quand même !

Il fixait la porte l'air un peu hagard quand il vit Beli entrer le pas peu assuré

AAAAAh c'est toi mon ange, tu m'as fait peur
*Hips* pis je t'ai déjà dit d'ouvrir la porte avant d'entrer